Comment réussir à peindre une nature morte ?

Connaissez-vous la chaîne YouTube de Label Art ? Pour apprendre, découvrir et travailler sur de multiples sujets, chaque mois nous vous proposons un cours de peinture ou de dessin. Artistes débutants, amateurs ou confirmés, nous traitons tous les niveaux. Voici l’un de nos cours les plus regardés, et commentés. Retrouvez ici tous les ingrédients pour réussir votre salade de tomates, presque « à croquer véritablement » tant les jeux d’ombres et de lumières rendent cette nature morte tout à fait saisissante.

Le matériel beaux-arts

Pour cette leçon, nous utiliserons de l’acrylique Liquitex, des brosses Isabey, un châssis pour toile en coton Label Art numéro 8 figure, ainsi qu’une palette Clairefontaine.

Tous ces produits sont choisis par Label Art pour leur qualité professionnelle.

Commençons par le dessin

J’utilise pour le dessin un crayon HB Faber-Castell.

 

La création des fonds

Le dessin terminé nous allons passer à la peinture et placer nos fonds.

Je commence à appliquer un premier jus de peinture vert clair. Un vert légèrement kaki composé avec du vert de Hooker, de l’ocre jaune, du blanc, de la terre de sienne brûlée. Vous remarquerez que je ne cherche pas à obtenir un vert uniforme de manière à obtenir une surface animée.

Le grand avantage de travailler avec de l’acrylique : le matériau sèche très vite.

On va pouvoir retravailler dans le fonds sans détremper la première couche pour garnir d’avantage et commence à matierer.

Le but est d’obtenir un effet de peinture craquelée vieillie.

Pour le premier plan, je compose un petit ton bois avec du blanc, de l’ocre jaune, de la terre d’ombre brûlée et de la sienne brûlée.

Je poursuis et compose un ton bois plus foncé sur le premier plan et passer quelques touches de ce ton dans mon fonds vert comme pour faire ressortir des parties de bois là où la peinture s’est écaillée.

On continue le travail du fonds avec du noir et de la sienne brûlée, l’objectif étant de « salir notre surface » pour donner l’illusion d’un vieux bois.

On va procéder de la même manière sur le premier plan en garnissant d’avantage notre couleur.

Nous allons à présent poursuivre le travail sur le fonds avec une brosse fine pointue à former tout un jeu de craquelures.

On remarquera que pour équilibrer la composition, je vais concentrer le travail de fissures et d’écaillage de la peinture dans une partie de l’œuvre où justement il ne se passe rien.

Je peins quelques petits trous à la pointe de mon pinceau. C’est ce genre de petits détails qui vont apporter beaucoup de réalisme à notre sujet.

Etape suivante : le travail de la feuille de papier froissé

Avec du blanc chargé d’un peu d’ocre jaune, je reprends les contours. Toujours avec la même couleur chargée avec de la terre d’ombre brûlée et un peu de noir, je vais ombrer ma feuille de papier.

Cette couleur va simuler les ombres produites par le froissage du papier.

Avec un pinceau beaucoup plus fin et la même teinte plus foncée, j’affine mon travail.

Toujours avec le même pinceau cette fois chargé de blanc, je place mes lumières.

Sans oublier l’ombre de la punaise qui maintient le papier accroché.

Etape suivante : les lumières et les ombres

Je poursuis mon travail en m’attaquant à la peinture des tomates.

Je précise mes contours avec du blanc de façon à travailler sur un fond propre. Pendant que le fonds des tomates sèches, on va travailler les lumières et les ombres sur tout ce travail de craquelures.

J’attaque ensuite les ombres portées de chaque élément sur le fonds, en commençant par la feuille avec un jus de terre d’ombre brûlée, noir avec un peu de vert. Un petit frottement du doigt pour produire une légère estompe. Dans la foulée, nous allons aussi représenter les ombres portées sur le plan en bois, les tomates et les pots, avec un mélange de noir, terre de Sienne brûlée et un peu d’eau.

Etape suivante : les tomates

Je commence à placer un ton jaune clair là où la tomate est frappée de lumière. Puis, je fonce ma couleur avec un petit peu de vert de Hooker et d’avantage de jaune. J’ai, dans mon mélange, ajouté un soupçon de rouge, pour travailler le volume et commencer à peindre les parties plus sombres. Je nettoie bien mes pinceaux et m’attaque à la peinture des tomates mures et rouges, rouges que j’obtiens avec un mélange de rouge et de jaune, et un soupçon de blanc pour la partie claire de la tomate. Puis du rouge et de la terre de Sienne brûlée pour m’attaquer aux valeurs plus sombres de la tomate voisine.

Avec une brosse plus petite j’affine ce travail et je précise le contour des tomates avec une ombre forte.

Etape suivante : le travail de matière sur le pots

Avec un mélange de blanc, ocre jaune, terre d’ombre brûlée, et terre de Sienne brûlée, blanc, je mélange toutes ces couleurs de façon irrégulière pour faire vibrer et transparaitre la matière au maximum.

Après avoir placé mon ton de fonds pour les pots, je place mes ombres et lumières : ma teinte de base avec du blanc pour les lumières très douces puis les ombres avec un mélange de terre de Sienne brûlée, de blanc et d’ocre jaune, de rouge et un peu de terre d’ombre brûlée.

Dans un premier temps, je peins des ombres douces que je vais accentuer au fil de mon travail.

J’affine à présent mon travail avec une brosse plus petite et une ombre plus soutenue à base de terre de Sienne brûlée et de terre d’ombre brûlée. Je procède à quelques repiquages à la martre pointue. Toujours au pinceau martre pointure, je place des rehauts de lumière sur mes arrêtes. Je place des touches de blanc à la martre pointue que je fonds avec le doigt pour accentuer les zones de lumière.

Etape suivante : la peinture des détails du trompe-l’œil

Avec un mélange de vert de Hooker et de terre de Sienne brûlée, je m’attaque à la peinture des queues de tomates. Puis je reprends les tons d’ombres des tomates pour les placer sur ombres des queues des tomates. Avec un mélange de blanc, jaune et vert je place mes lumières sur les feuilles. Je passe ensuite des ombres avec du vert plus de la terre d’ombre brûlée, quelques rehauts de lumière sur les feuilles, et pour terminer ses tomates de beaux rehauts blancs pour suggérer de la brillance.

Pour terminer, au pinceau martre pointu, j’écris un petit mot en prenant soin de suivre les plis du papier.

Pour clore cette leçon de peinture, on retiendra que la réussite d’un trompe-l’œil dépend de la précision du trait, de la richesse d’éléments et de matière, et comme tout tableau, d’un bon équilibre des masses, avec ici une composition triangulaire, entre les tomates, le papier et le pot (classique mais efficace) et une belle harmonie de couleurs comme on peut le voir sur le sujet avec le vert du fond et le rouge des tomates : couleurs complémentaires.

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